Intérieur éco-friendly
Notre cerveau nous joue des tours
Sébastien Bohler, Docteur en neurosciences et auteur du Bug humain part d’un constat : notre très cher cerveau est dysfonctionnel. Alors que chacun est informé des conséquences environnementales et sociales de ses actes, il est difficile d’agir en conséquence et de ne pas se comporter comme les trois petits singes. Et le striatum, cette antique zone du cerveau qui gouverne nos désirs, peine à anticiper au-delà de quelques minutes. Que nous dicte notre cerveau ? Que le bonheur c’est d’avoir ?
Les cinq motivations de notre cerveau
Manger, se reproduire, engranger un maximum d’informations sur son environnement, dominer et faire tout ça avec le minimum d’efforts est le but de notre striatum. Lorsque nous réussissons à assouvir un ou plusieurs de ces besoins, notre striatum libère de la dopamine. Cette hormone du plaisir nous procure un sentiment de bien-être et renforce les circuits de commande neuronaux impliqués dans la prise de décision. Ainsi, si manger nous réconforte, plus nous mangeons et plus la sensation de plaisir est stimulée. C’est comme cela que notre cerveau récompense chaque acte tourné vers notre survie ! Mais attention, le striatum en veut toujours plus : la récompense hormonale stoppe si la réussite n’est pas plus grande ou plus rapide que la précédente.
Et aujourd’hui, on fait quoi avec notre striatum ?
Le striatum, ce noyau cérébral antédiluvien dont nous avons hérité de nos ancêtres bactéries, a longtemps été notre meilleur allié. Il mérite aujourd’hui quelques ajustements pour nous permettre de nous adapter à notre environnement actuel.
L’abondance qui caractérise notre époque est le fruit de notre incroyable capacité à inventer, fabriquer, produire, communiquer… et surconsommer au point d'arriver chaque année toujours plus tôt au jour de dépassement.
Le dépassement, c’est quoi ?
Le jour de dépassement mondial est la date, estimée par des chercheurs des Nations Unies, à laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut générer en une année. En 1970, ce jour tombait le 30 décembre. En 2021, c’est le 29 juillet que l'humanité a consommé toutes les ressources écologiques que la Terre pouvait régénérer. Ainsi, nous prélevons, pendant cinq mois de l’année, des ressources que la Terre n’a pas la capacité de reconstituer. Chaque année, la dette s’agrandit, et chaque année, nous prélevons encore plus.
Rebooter son cerveau pour changer le monde de l’intérieur
Alors on fait quoi avec le striatum ? Il est possible de « rééduquer » son cerveau pour prendre le chemin d’une consommation responsable. Cela va nous permettre d’éprouver tout autant de plaisir à construire, développer, produire, communiquer et consommer raisonnablement.
Prendre conscience du présent
Avoir conscience de l’instant présent permet de prendre plaisir dans chacune de nos actions. Ainsi, réfléchir à ce que l’on fait au moment où on le fait donne à chaque action une saveur nouvelle au quotidien. L’expérience du grain de raisin proposée par le Psychiatre Christophe André à l’hôpital Sainte Anne de Paris démontre qu’il est possible de limiter la douleur, le mal-être et même sa consommation alimentaire lorsque l’expérience sensorielle est pleinement vécue. On appelle ça la méditation de pleine conscience.
Le temps de la connaissance
Apprendre fait du bien ! Découvrir de nouvelles connaissances offre une incroyable sécrétion de dopamine. Prendre le temps d’emmagasiner de nouveaux savoirs est essentiel.
La question ici n’est pas uniquement liée aux informations mais également à la capacité de prendre le temps de les appréhender : lire un livre, suivre un cours, patienter permet au cortex frontal de se développer, ce même élément du cerveau qui est en mesure de résister au striatum.
L’altruisme, notre super-pouvoir
Les comportements tournés vers le partage libèrent également de la dopamine ! Être généreux fait du bien, c’est scientifiquement prouvé. L’éducation pousse souvent les femmes en ce sens (ça, c’est un constat des chercheurs). Peut-être est-il temps de reconnaître la sollicitude plutôt que la compétition comme une norme d’élévation sociale ? Valoriser un enfant lorsqu’il est à l’écoute des autres plutôt que lorsqu’il se bat pour son goûter permet d’éduquer des générations entières d’humains tournées vers l’être plutôt que l’avoir.
Mazette, ma consommation part en sucette !
Pour s'inscrire dans une heureuse dynamique du moins mais mieux, la première étape c'est de mieux se connaître et de passer au crible sa consommation. Un petit challenge que vous pouvez faire à tout moment :
Faites des B.I.S.O.U.S. avant d‘acheter
Faire des bisous ? Non, des B.I.S.O.U.S. ! Marie Duboin Lefèvre, idéologue de la méthode B.I.S.O.U., et son acolyte Herveline Verbeken nous en expliquent les principes dans J’arrête de surconsommer – 21 jours pour sauver la planète et mon compte en banque. Ce livre permet de faire le point sur sa propre consommation et de la faire évoluer vers une sobriété épanouissante. Comment ? Et bien notamment avec ce doux acronyme.
Avant que la passion ravageuse des B.I.S.O.U.S. ne vous étreigne, voyons quelle en est la saveur :
B comme Besoin (psycho-affectif)
La question est de savoir à quel besoin réel correspond le désir d’achat. Acheter une énième paire de chaussure peut revêtir différents désirs - celui de se sentir exister, d’être accepté·e·s, apprécié·e·s ou tout simplement d’avoir confiance en soi. Avoir une nouvelle garde-robe tous les ans permet de signifier d’une part qu’on a les moyens de l’acheter et d’autre part que nous appartenons à un groupe désiré. Les achats semblent souvent être liés à un besoin de pallier des manques plutôt que répondre à des besoins pragmatiques. Marie Duboin estime d’ailleurs que 90 % de nos achats ne sont pas corrélés directement à ces besoins pragmatiques.
I comme Immédiat
Ai-je réellement besoin de cet article tout de suite ? Cet achat immédiat peut-il être assimilé à un achat compulsif ? Différer les achats permet de faire le tri entre l’utile et le futile. Bien sûr, la promo à -60 % vous fait tellement envie, vous méritez bien d’être réconforté·e·s, vous ne saviez pas quoi faire aujourd’hui… Peut-être qu’en écrivant une liste de vos envies et en attendant deux semaines avant de passer à l’acte, cet article vous semblera vraiment indispensable. Chez Camif vous l’aurez compris, proposer des codes promotionnels et la sur-promo, ce n’est pas vraiment notre dada.
S comme Semblable
Avouez-le, vous possédez dans vos jolies armoires fabriquées en France quelques tee-shirts semblables. Par peur du manque, pour suivre une promo ou par distraction, nous sommes nombreux·ses à accumuler des articles, à collectionner les cravates, les petites robes noires, ou même les paquets de pâtes dans nos placards. Parce que désencombrer c'est aussi ça mieux consommer, c'est bon pour la planète et le moral. Mutualisez les objets, ne stockez pas outre mesure, donnez, empruntez, réutilisez et accueillez le présent ! Astuce désencombrement : pour chaque objet qui rentre, un objet sort.
O comme Origine
Seriez-vous en mesure de localiser la production de votre dernier achat ? Plutôt que de se laisser happer par un sentiment d’impuissance ou de culpabilité, que diriez-vous d’utiliser vos achats comme un moyen de changer le monde de l’intérieur ? Camif propose depuis 2013 de vous informer en toute transparence et participe au mouvement #CfaitOù. En choisissant des produits à l’origine garantie et à l’innocuité maximale des matériaux, vous votez pour une économie durable et responsable !
U comme Utile
Puis-je me passer de ce nouvel objet ? Est-il indispensable à mon confort ? Est-ce qu’un cire-godasses, un repasse-limaces ou un tabouret à glace sont bien les apanages indispensables de la modernité et de la réussite ? La simplicité et le minimalisme nous encouragent à désencombrer nos placards pour mieux remplir nos cœurs… À vous de jouer !
S comme Socialement responsable
Oui, si vous connaissez déjà la méthode, vous savez que ce second S n’était pas sur l’originale. C’est parce que les questions des conditions de travail, de la reconnaissance des savoir-faire, de l’insertion et du maintien d’une économie locale dynamique nous touchent tout particulièrement que nous souhaitons ajouter ce « S ». Il est la raison d’être de Camif, sans celui-ci, nous n'en serions pas là ! Alors est-ce que le produit qui vous fait de l’œil peut s’enorgueillir de promouvoir ceux qui chaque jour produisent des merveilles dans des conditions de travail souhaitables et en créant une chaîne économique vertueuse ?
Replay : Comment allier engagement et consommation ?
En bref, votre super-pouvoir c’est votre pouvoir d’achat
Pas question de baisser les bras : il est possible de muscler son cerveau et de repenser sa conso’. Vous détenez un super-pouvoir, c’est votre pouvoir d’achat. Ce que vous achetez en pleine conscience contribue directement à l’économie locale, circulaire et inclusive. Bienvenue sur la route du moins mais mieux !